Netflix : ce nouveau film révèle des incohérences qui outrent les experts – « Fusion »

Un film de science-fiction récemment ajouté au catalogue Netflix fait parler de lui, mais pas pour les bonnes raisons. Sorti initialement en 2003, « Fusion » revient sur nos écrans avec son scénario catastrophe qui a provoqué l’ire de nombreux scientifiques. À l’heure où nous apprécions des œuvres comme Interstellar, qui s’appuie sur des données scientifiques solides, ce long-métrage nous rappelle que tous les films du genre ne se valent pas en matière de rigueur.

Un scénario catastrophe qui défie les lois de la physique

Porté par un casting de renom incluant Aaron Eckhart, Hilary Swank et Stanley Tucci, « Fusion » nous plonge dans un monde où le noyau terrestre a cessé de tourner. Cette prémisse, qui peut sembler captivante pour les amateurs de sensations fortes comme nous, s’avère être le point de départ d’une cascade d’inexactitudes scientifiques.

L’intrigue du film repose sur une mission périlleuse : des scientifiques doivent voyager jusqu’au centre de la Terre pour y faire exploser une bombe nucléaire afin de relancer la rotation du noyau. Une idée qui pourrait fonctionner dans un jeu vidéo de science-fiction, mais qui s’écroule face à l’analyse des experts.

La NASA a d’ailleurs classé « Fusion » comme le deuxième film le moins réaliste scientifiquement dans une liste publiée en 2011. Seul le film « 2012 », basé sur la prophétie maya de fin du monde, a réussi à faire pire.
Ces classements nous rappellent combien il est facile de sacrifier la rigueur scientifique au profit du spectacle, une tendance que nous observons dans d’autres productions Netflix comme la saison 2 de One Piece qui prend également des libertés avec son matériau source.

En parallèle, la série « Knokke Off : Jeunesse dorée » est accusée de plagiat mais cela ne l’empêche pas d’exploser les records sur Netflix.

Les erreurs scientifiques qui exaspèrent les experts

Roland Lehoucq, astrophysicien de renom, n’a pas mâché ses mots dans son livre « SF : la science mène l’enquête », qualifiant le film de recueil de « conceptions erronées des lois de la physique » et d' »exploits techniques ridicules ». Des critiques qui résonnent particulièrement quand on aime comprendre les mécanismes qui régissent notre univers.

Le séismologiste Jackie Caplan-Auerbach a également décortiqué les erreurs scientifiques du film, soulignant que l’origine du champ magnétique terrestre est mal représentée. Contrairement à ce qu’affirme le film, ce n’est pas la rotation du noyau interne qui génère le champ magnétique, mais plutôt la dynamique des fluides du noyau externe liquide.

Voici les principales erreurs scientifiques relevées par les experts :

  • L’arrêt du noyau terrestre et ses conséquences exagérées
  • L’idée qu’une bombe nucléaire puisse relancer la rotation du noyau
  • Les effets fantaisistes sur la population (vagues de chaleur, radiations)
  • L’invention d’un matériau fictif (l’Unobtainium) aux propriétés impossibles
  • La faisabilité même du voyage vers le centre de la Terre.

Quand la fiction s’éloigne trop de la réalité

« Fusion » illustre parfaitement le fossé qui peut exister entre divertissement et réalité scientifique. Noté seulement 2 sur 5 par les spectateurs sur AlloCiné, le film a également été un échec commercial lors de sa sortie. Cette réception mitigée nous rappelle que même les effets spéciaux impressionnants ne peuvent compenser un scénario scientifiquement bancal.

Si nous apprécions les libertés créatives prises dans nos univers vidéoludiques préférés, le cinéma de science-fiction gagne souvent en profondeur lorsqu’il s’appuie sur des bases scientifiques solides. Des œuvres comme « Interstellar » ou « The Martian » prouvent qu’il est possible de créer des histoires captivantes tout en respectant les lois fondamentales de la physique.

Film Année Classement NASA (inexactitudes)
2012 2009 1er
Fusion 2003 2ème
Armageddon 1998 3ème

Le paradoxe de « Fusion » réside dans sa tentative d’utiliser un vocabulaire scientifique crédible tout en proposant des solutions absolument farfelues. Ce type d’approche nous rappelle certaines productions Netflix récentes qui privilégient le spectacle à la cohérence, comme on peut le constater avec d’autres séries de la plateforme telles qu’Emily in Paris, qui sacrifie le réalisme culturel au profit du divertissement.

L’attrait nostalgique d’un nanar scientifique

Malgré toutes ses failles, « Fusion » possède ce charme particulier des films de catastrophe du début des années 2000. Son ajout au catalogue Netflix lui offre une seconde vie auprès d’un public qui pourra l’apprécier pour ce qu’il est : un divertissement sans prétention qui nous rappelle l’époque où la rigueur scientifique n’était pas une priorité dans ce genre cinématographique.

Pour les amateurs de science-fiction qui recherchent des œuvres plus rigoureuses, il vaudra mieux se tourner vers d’autres productions. Mais pour ceux qui apprécient l’aspect « tellement mauvais que c’en est bon », « Fusion » pourrait bien devenir un incontournable des soirées entre amis, où l’on se plaît à pointer du doigt les incohérences tout en savourant le spectacle.

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