Call of Duty Black Ops 6 : l’IA qui bouleverse le gaming (et c’est réel)

Nous sommes nombreux à avoir grandi avec les jeux Call of Duty, et en tant que passionnés de longue date, nous suivons de près chaque nouvelle sortie. Le dernier opus en date, Call of Duty Black Ops 6, fait actuellement beaucoup parler de lui, mais pas forcément pour les raisons que l’on pourrait imaginer. Une polémique enfle autour de l’utilisation controversée d’intelligence artificielle générative dans le développement du jeu.

L’IA générative s’invite dans Call of Duty

L’utilisation de l’IA dans le développement de jeux vidéo n’est pas nouvelle, mais son application dans Call of Duty Black Ops 6 soulève des questions éthiques. Une vidéaste connue sous le nom de Glitching Queen a récemment mis en lumière l’emploi de Midjourney, un outil d’IA générative, pour créer certains éléments graphiques du jeu.

Parmi les éléments suspects, on trouve :

  • Des stickers et artworks présents dans les passes de combat
  • Des graffitis sur les murs de certaines cartes
  • Des emblèmes cosmétiques vendus en DLC.

Ce qui est particulièrement frappant, c’est la facilité avec laquelle Glitching Queen a pu reproduire ces éléments en utilisant Midjourney elle-même, avec des invites textuelles (prompts) relativement simples.

Des erreurs qui trahissent l’origine artificielle

En tant que joueurs expérimentés, nous sommes habitués à scruter les moindres détails des jeux auxquels nous jouons. Dans le cas de Black Ops 6, certaines imperfections caractéristiques de l’IA générative ont été repérées :

Élément Anomalie détectée
Visages Détails flous ou incohérents
Textes Lettres mélangées ou illisibles
Cerbère (emblème) Panneau non droit, dents manquantes
Dragon (graffiti) Présence de deux queues

Ces erreurs, bien que subtiles pour un œil non averti, sont des signes révélateurs de l’intervention d’une IA dans le processus créatif. Elles soulèvent des interrogations sur la qualité et l’authenticité du contenu proposé aux joueurs, surtout lorsqu’il s’agit d’éléments payants.

Call of Duty Black Ops 6 : l'IA générative controversée au cœur du jeu fait débat
Call of Duty Black Ops 6 : l’IA générative controversée au cœur du jeu fait débat

Impact sur l’industrie et les joueurs

L’utilisation de l’IA générative dans Call of Duty Black Ops 6 soulève plusieurs préoccupations. D’une part, elle remet en question la valeur artistique et l’originalité du contenu proposé. D’autre part, elle soulève des interrogations sur l’avenir des artistes et des créatifs dans l’industrie du jeu vidéo.

En janvier 2025, Microsoft a annoncé la suppression de 1 900 postes, dont une majorité chez Activision-Blizzard. Parmi les personnes touchées, on compte de nombreux artistes 2D.
Cette décision, mise en perspective avec l’utilisation croissante de l’IA, laisse planer un doute sur l’avenir de certains métiers créatifs dans le secteur.

Pour nous, joueurs passionnés qui avons grandi avec la série, il est difficile de ne pas ressentir une certaine déception. La magie de Call of Duty réside en grande partie dans le travail minutieux des artistes qui donnent vie à ces univers que nous aimons tant examiner. L’idée que certains éléments soient générés par une machine plutôt que créés par la main de l’homme peut sembler aller à l’encontre de cet esprit artisanal.

Transparence et éthique en question

Au-delà des considérations artistiques, c’est la question de la transparence qui se pose. Activision avait précédemment déclaré que l’IA générative ne serait utilisée que pour des concepts internes, et non pour du contenu présent dans le jeu final. La découverte de Glitching Queen semble contredire cette affirmation.

En tant que consommateurs, nous sommes en droit de nous interroger sur la nature du contenu pour lequel nous payons, particulièrement lorsqu’il s’agit d’éléments cosmétiques vendus séparément. L’absence de mention de l’utilisation d’IA dans la création de ces assets pose un problème éthique et potentiellement légal.

Il est intéressant de noter que cette polémique survient à un moment où le lancement du jeu Xbox Game Pass « The Alters » est reporté, ce qui pourrait permettre des avancées significatives en termes de graphismes générés par l’homme. La question se pose alors : l’IA est-elle vraiment nécessaire pour créer du contenu de qualité dans les jeux modernes ?

Cette controverse autour de Call of Duty Black Ops 6 s’inscrit dans un débat plus large sur la place de l’IA dans l’industrie créative. Elle nous rappelle l’importance de rester vigilants et critiques face aux évolutions technologiques, tout en reconnaissant leur potentiel d’innovation.
L’avenir nous dira comment les développeurs et les éditeurs trouveront l’équilibre entre efficacité, créativité humaine et transparence envers leur communauté de joueurs.

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